Le rabbin Fraji Chaouat a vécu à Béja, au début du 17è s. On le présente comme interprète de la Thorah. S’il a consacré sa vie à l’étude des textes religieux, il s’est investi aussi dans les actes de bienfaisance et dans le secours des malades. La légende dit que la veille de sa mort, il aurait dit à son secrétaire : « Demain matin, je ne serai plus de ce monde. Je compte sur toi pour que tu places ma dépouille sur une jument, puis que tu la laisses aller où elle veut. Enterre-moi à l’endroit où elle s’arrêtera. » Le lendemain le rabbin décède et le secrétaire exhausse ses vœux. La légende retient également que le cortège accompagnant la dépouille, portée par la jument, a rencontré les soldats du bey, venus dans la région pour la collecte des impôts et que ces soldats, qui tentaient d’empêcher la foule de suivre la jument, ont été paralysés. Le bey du camp aurait compris alors qu’il était en présence d’un saint et aurait ordonné à sa troupe d’accompagner le cortège jusqu’à sa destination : le village andalou de Testour.
Le rabbin y est inhumé. Un mausolée est érigé à sa mémoire. Un pèlerinage a lieu chaque année, autour de la fête de Souccot, qui commémore la sortie des juifs d’Egypte.