Abandonnée puis devenue inaccessible depuis peu de temps, la synagogue résume l’histoire des juifs de Moknine.
Moknine n’était qu’une bourgade à l’intérieur des terres, lorsque les juifs fuyant les massacres commis par les Espagnols dans la ville de Mahdia, au 17e s, s’y sont réfugiés.
La datation reste toutefois approximative, même si les motifs formés de croissants gravés sur les chapiteaux permettent de penser à l’époque ottomane, plus précisément des Beys mouradites (17e s.).
La synagogue se trouve au fond d’une impasse, dans l’ancien quartier juif, à proximité du souk des bijoutiers. Sa façade se limite à une porte d’entrée sous forme d’arc, au-dessus duquel on peut voir la fenêtre d’une petite salle où se donnaient des cours sur les textes sacrés.
Une petite salle (skifa), à laquelle on accède en descendant deux marches, ouvre sur une salle de prières de 17 mètres de profondeur. La salle de culte se divise distinctement en deux parties de constructions différentes au centre desquelles se trouve un lanterneau en voûtes d’arêtes en briques cylindriques percé de baies en demi-lune, qui, bouchées en partie, ont une forme rectangulaire. Dans la partie ouest de l’édifice, on peut remarquer quatre colonnes portant des arcs en plein cintre soutenant des voûtes d’arêtes en brique ; dans la partie droite, quatre colonnes soutiennent des voûtes en berceaux transversaux.
Outre le sol en marbre, le hekhal (arche de la Thora) avec ses majestueuses armoires, la synagogue de Moknine est richement décorée de motifs symboliques