Albert Samama-Chikli est issu d’une famille de la grande bourgeoisie juive tunisienne. Passionné et curieux, il voyage beaucoup et se rend en Chine et en Australie. Premier cycliste tunisien, il parcourt l’Algérie à vélo, avant de s’intéresser à la radiographie et la téléphonie sans fil (TSF), engouement qui le conduit à installer un récepteur sur la petite île sur le lac de Tunis. Suivant les pas des frères Lumière, il se passionne pour le cinéma et le reportage, il devient cinéaste-reporter. En effet, entre la fin de l’année 1911 et le début de 1912, il parcourt le sud tunisien et la Tripolitaine avec son appareil photo et sa caméra. Aujourd’hui, le fonds photographique d’Albert Samama-Chikli est conservé à la Cineteca de Bologne, en Italie.
Albert Samama-Chikli est le premier cinéaste tunisien et père de la première actrice du cinéma tunisien Haydée Tamzali. Son film muet Zohra, sorti en 1922, dans lequel sa fille jouait le rôle principal, est considéré comme le premier film de l’histoire du cinéma tunisien. Parmi ses réalisations : La Fille de Carthage ou Aïn el Ghazal, tourné en 1923.
Il meurt en 1933 à Tunis ; il est inhumé au cimetière juif du Borgel. On peut lire cette épitaphe sur sa tombe : « Inlassable dans la curiosité, téméraire dans le courage, audacieux dans l’entreprise, obstiné dans l’épreuve, résigné dans le malheur, il laisse des amis. »