Albert Memmi est le fils d’un père juif de lointaine origine italienne et d’une mère juive tunisienne. Issu d’un milieu très modeste, il a passé son enfance dans le quartier juif populaire de la Hara de Tunis. Il a d’abord été scolarisé à l’école de l’Alliance israélite universelle puis au lycée Carnot de Tunis où il a obtenu un baccalauréat en philosophie en 1939. Il fait ensuite des études de philosophie à l’université d’Alger puis à la Sorbonne à Paris. Il a fait une carrière d’enseignant de philosophie. Son premier roman autobiographique est La Statue de sel (1953), préfacé par Albert Camus. Partisan de l’indépendance de la Tunisie et pendant un temps proche du parti communiste, il s’installe cependant en France en juillet 1956, estimant qu’il n’aurait pas sa place dans une Tunisie arabo-musulmane. Il y poursuit une carrière universitaire et d’écrivain. Parmi ses publications, l’essai théorique préfacé par Jean-Paul Sartre : Portrait du colonisé, précédé du portrait du colonisateur (1957), le hisse parmi les principaux penseurs anticolonialistes de l’époque avec Aimé Césaire et Frantz Fanon. Ayant fait de l’étude des minorités un de ses sujets favoris, il a entre autres publié sur ce thème un Portrait du juif en 1962. Parmi ses autres ouvrages, on compte une Anthologie des écrivains maghrébins d’expression française (1964) et Juifs et arabes (1974). Il a été membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la décennie de la culture de non-violence et de paix, du comité de parrainage de l’association La Paix maintenant consacrée à la recherche de la paix entre Palestiniens et Israéliens, et du comité d’honneur de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité.
Albert Memmi
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